5.Voix Vives - Sète 2013
SÈTE 2013, FESTIVAL VOIX VIVES
Sur la proposition d'Yves Béal, les poètes de Soleils et cendre invitent, dans un dispositif interactif, "L'ouvreur de mots", tous ceux, festivaliers ou badauds, qui veulent oser un moment d'écriture. Les textes produits seront affichés sur le stand des Solicendristes. Les voici :
Et si un jour, tu t'arrête la sur cette presqu'île baignée de lumière entre ciel et mer
N'hésite pas, pose le sac et ton fardeau...
Ferme les yeux, respire et laisse la poésie envahir ton corps et ton cœur
Et te noyer
Tu repartiras gonflé de bonheur, de rêves et d'espérance.
Brin de folie
La vie à jailli
Tisse le temps sa toile
solide et fragile
Déborde le lit de nos sens
suspendu dans le vide par un fil
Descendre au fond du gouffre
aux racines de la douleur
Résister
avant l'envol aérien
jusques aux cimes les plus élevées
Butiner se délecter des délices de miel doré
Célébrer la vie
dans son dernier souffle
indiciblement.
Anne GL
Un vent de satin
intensément volcan
Comme un écho d'envol
et l'océan marée renouvelée
Le son du sang le long de l'os
du temps
Passante, tu passes immense
devant mes yeux abreuvés
Claudia
S'endormir le yeux ouverts
Bruits et rêves en marée
Bercée, je suis.
Au loin, cette terre
Que l'on espère résonne.
Feu ! Poussières et cendres
s'élèvent à jamais.
Bruit de mer en marée
Vivantes, je suis.
Sarah
Un jour j'en aurai assez
de faire toilette à la lumière
de m'émerveiller de chaque retour
d'écrire la peur de vivre
je ne m'amuserai plus d'allumer
la lampe de la cuisine
Un jour la mauvaise nuit
aura sali les étoiles
j'irai déverrouiller la porte
je fermerai les yeux, ferai le noir,
je laisserai le blanc sous les paupières
j'inviterai la mort à ma table ...
Sylvain
Les gens cachent au fond de leur cœur
un arc en ciel d'amour, une fontaine de joie...
Mais les gens cachent aussi au fond de leur cœur,
une chaise qui grince,
des pierres qui font des ricochets,
un arbre qui s'effeuille...
Joanna
Une-deux
cœur loukoum
goum goum
Tac
Patatras
Zut
Petit gris
gris cri
cri petit
chut
tuut-tuut
chut
Thérèse
Dans le silence de la nuit, j'écoute,
J'écoute Puis j'entends
Une rivière chante le murmure
de la terre... Un criquet
roucoule sous la stridulation de la huppe
Au loin, la résonance d'une tribu
qui rêve de ce qui n'est plus
Un cœur bat : la brillance des étoiles.
Claire
On a effacé des façades
le gris des jours
Chaque platane tient
une planète entre ses branches
Un oiseau y a trouvé sosie
Elles ont criblé le bleu du ciel,
les fenêtres,
à l'écart des ruses de la rue
L'effrontée s'y est mirée
à l'eau d'une fontaine.
L'Iliade
Lorsque les larmes de douleurs
se déversent sur ce feu passionné,
alors s'éteint la lueur de la flamme
qui t'indiquait le chemin de mon âme
cachée dans le bois des cœurs isolés
Cora
Prière de courir dans les nuées
Ici, l'autorité n'a plus droit de cité
Si votre cœur est tordu, alors
vous serez adroit
Si vous entrez en poésie - seul lieu où l'on a tous les choix.
Agathe
Je le dirai si bas
qu'il te faudra
prêter l'orteil...
Un cortège de parfums caravanes que
défilera, départ-fin. Mais bientôt
voici le morceau choisi :
l'armada de séraphins chassés
des ondes s'oripaille, caresse navale
et ça pinaille, ça pinaille...
Jacqueline
Tu es le refrain de ma chanson
l'air de mes sons, un parfum de musique
qui me condamne,
lorsque s'agite le bout
de tes doigts sur mon corps
qui s'enflamme,
je deviens cendres et me pavane...
Cora
Cerne le ciel, oiseau de langue
d'un cercle fou
traîne d'étincelles
du choc de nos becs
à la source souveraine
qu'un sourire t'étreigne
à briser le verre
qui nous traverse...
Marie
Je n'ai jamais pris la parole en public.
Je préfère le songe et, pour éviter le ridicule préfère à la parole, la marche !
Souvent, je rêve ...les mots alors s'envolent...
... et viennent me charmer.
Lire, élire, écouter le discours ?
La gnose est muette,
si elle s'impose,
elle rend les peuples intolérants.
" une brève pour vivre"
par un usager anonyme
de l'OUVREUR DE MOTS
À l'ombre du mur où rougissent
les mûres, tu me murmures des
mots d'amour...
Je suis ta muse et je m'amuse
Nous sommes le point de mire
et malgré les rumeurs et les remous,
notre amour murmure au
monde entier notre émotion.
Patricia
Vous avez une gueule de bouc-hémisphère
Hémisphère nord ? Sud ? et à l'Équateur
quelle gueule ont-ils ?
Et mi, et ma, et mais, aimez
se désaltérer le long d'une onde claire
longer clairement le sol et la terre
éclairer la terre ondement tout au long.
Où est passé le bouc ? il s'est caché
au plus profond de la terre
dans l'hémisphère, dans l'hémisrêve
de l'onde claire, les mysterres du rêve éveillé.
Marie N.
J'ai ta voix au manque
le sourire partageable
J'ai ta voix du commencement
Ce chant cœur palpitant
Ce sens insensé des mains du réel
accrochées à la part livide du vide
J'ai ta voix de tendresse pirate
tenant le lit de l'âme à la verticale
J'ai ta voix de mur et de poussière
ce franchissement du vertige
ce territoire sans carte ni chemin
où l'on voyage à l'ouïe, à l'orage...
Ai-je tort de ne pas éteindre le hasard ?
Yves
Profane la raison et blesse la mort
Sous ma patte
Ta peau s'enlace et se corrompt dans l'effort
Et dans le creux de ces sillons
Une langue se répand
se vide
Je suis le profane
Profaner ta gorge pour aimer ton verbe
Profanera gorge pour n'être qu'une seule voix
Préférer le noir pour qu'il se perde
Archanges, dans le ciel clair enveloppez
mon empreinte
Pour que je glisse Pour que je profane
Pénétrer dans ton antre pour que de mon âme
de mon corps
Tu me sublimes
Ta bouche Ta nuque
Mon ventre vide
Une main sur ce corps
Une patte à peine profane
A pleine gorge
J'expulse ton nom
Je t'aime à me carnivorer.
Pauline Catherinot