Atelier Labyrinthe
LABYRINTHE
union de la spirale et de la tresse
En novembre 2012 paraissait le numéro 105 de Soleils & cendre, consacré au labyrinthe.
Labyrinthe, pour ne pas nommer quoi ?
Le labyrinthe est un lieu d'essais et d'erreurs ; de fausses pistes : qu’est-ce que revenir sur ses pas ? On sème des petits cailloux, on recherche des repères, des indices. Il faut accepter de s'y perdre. Dans ce circuit / court-circuit, quelle gestation de la folie ? Nous y voici fuyant, fouissant, dans l'enchevêtrement des sentiers. L’enjeu est d'atteindre le centre (Egypte) ou d'en sortir (Grèce) ; dans les deux cas, de géo-maîtriser l’espace [de la force et de la ruse].
Certains y reconnaîtrons la symbolique de la forêt ou bien celle de l’utérus (où tourner / se retourner en rond). Il y est difficile de décoder la variation. Même s'il renvoie à une énigmatique géométrie du cerveau : trace, mémoire de quel(s) projet(s) ? Télescopage du temps.
Domaine de l’ogre, du Minotaure, il marque notre hantise de la dévoration. Pourrait-il être une représentation de la fatalité ?
Le labyrinthe, c'est l'homme obscur à lui-même, qui se perd en essayant de se connaître. Il symbolise l’âme humaine dans toute sa complexité, au plus intime d'elle-même. Mais il représente aussi l’Homme face à l’univers ainsi qu'une métaphore sur le sens de la vie.
Au sources de la philosophie, selon Leibnitz, le labyrinthe du continu a donné naissance aux paradoxes de Zénon, et le labyrinthe de la liberté à l’aporie de Diodore.
Nous nous accorderons à dire, dans notre groupe, que le labyrinthe constitue une épreuve, pas une impasse.
Et si de l’uniforme, de l’identique, de l’indifférencié naissait le labyrinthe.
Ainsi pourrions-nous faire lien avec un numéro ancien : « Allée au désert », comme voyage initiatique, accès au centre : accepté ou non.
Pour qui, pour quels regards fabriquons-nous des labyrinthes ?
Nous livrerons ici, à mesure de son élaboration, la problématique du thème ainsi que divers dispositifs, lanceurs d'écriture.
THÉSÉE DES MOTS
dispositif librement interprétable
Au cœur du labyrinthe, le Minotaure : mot terrible.
Allons débusquer ce mot, au péril de notre vie.
- Pour cela, nous disposerions d'un fil d'Ariane en forme de litanie, sur le modèle de : J'en ai marre marre marre, marabout bout bout, bout de ficelle selle selle
il nous conduirait au Minotaure. Et pour le construire, nous commencerions par la fin
Minotaure /
domino, Minotaure /
Cela constituerait notre premier réservoir de mots.
- Avec les mots de ce réservoir, disons que nous construirions un premier texte, présenté en drapeau, vous savez, bord fixe à gauche, bord mobile à droite, la césure intervenant à la fin d'un groupe de sens ou d'un grpupe de souffle, si l'on en considère la lecture à haute voix..
- Puis nous procéderions à une réécriture en miroir, en quelque sorte : un second texte écrit en miroir du premier, comme pour l'équilibrer. lui offrir son complémentaire. Pour retrouver son souffle, son chemin dans le dédale des mots. Image :
Bla bla blablabla Abliablabli blub blub blub
blabla bla bla blablabla bliba balbute blop
bla et rebla rbla blop pleba et reblop
Peut-être que cela a pu aider à la formation des images mentales : une idée du texte en écho, en résonance.
- Enfin, nous pourrions tisser, faire se croiser comme les deux mains dont les doigts se croisent, une sorte de renga sur soi-même, quoi. Une tresse des deux texte, avec les ajouts : les couloirs du labyrinthe se resserrent, une sorte de mauvais rêve. Et là, il advient quelque chose d'inattendu, qui nous donne la clé, qui triomphe du minotaure. Thésée en nous, pas taisez vous.