à A. Benedetto

DE SON ACCENT À L’INSTANT LACÉRÉ


à André Benedetto


Comme un sarment sur les armes les chapelles se marque aux Carmes l’identité des masques et vigie assoupie à sa lente veille l’infatigable qui inflige à l’obstacle un destin de passage est surpris sur sa scène il s’écarte sans remède la tristesse marque le brutal effacement du labeur ombrageux fraternel

Une densité de voix payait sa dette à l’escarpé de la langue

Depuis bientôt mille ans l’ogive offrait au givre une effigie ardente et le regard dotait le monde d’un doute révolté l’agneau qui saigne sur sa vie renaît à l’énergie d’un soliste éblouissant au cabaret d’Omar la ville s’est mise à vif un sang indien rougissant la zone à son midi d’une langue déliée d’une parole juste

Assaut d’âmes mesdames et messieurs vrillés perdus quelle alarme à la périphérie et genêts brandis que d’homme à sa lutte millénaire qu’en sa fente bientôt s’achève la décennie et bétonne et s’étonne à peine de son vacarme

Le rideau sur l’ascèse a clamé et la ville saigne de son accent à l’instant lacéré.


Henri Tramoy
Sarrians - 16.VII.09

 

André Benedetto, fondateur, directeur du Théâtre des Carmes à Avignon, est décédé le 13 juillet 2009.


Date de création : 21/07/2009 09:16
Dernière modification : 25/07/2009 11:02
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