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Forum - Ecrire ? - Lancement du forum


 5 membres
Connectés : ( personne )

  Sujet n° 5
le 21/10/2007 16:49
par Solicend

L'écriture : une aventure singulière ?
J'écris : et qu'est-ce que ça change ?

Nous attendons vos contributions à cette nouvelle version de notre forum à partir de ces deux questions de départ. Sous la forme qui vous convient le mieux.
Le comité de rédaction
  
Réponse n° 2
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le 22/07/2008 10:00
par AnnyGleyrouxDucom
visiteur

L’écriture c’est un feu qui me dynamise et qui, dans un même mouvement, m’isole du monde, et nourrit en moi une fusion extrême avec ce même monde.
M’engager à corps perdu dans l’écriture me fait perdre la notion du temps tout en exacerbant ma lucidité. L’écriture est création de la brume du tâtonnement au jaillissement de la production et à l’abandon de l’œuvre.
C’est en même temps une voie pour plus de clarté et de compréhension de soi-même, de l’humanité de notre niche écologique [l’univers] et une voie pour pénétrer dans l’obscurité, dans le « pur » néant.
J’instrumentalise avec bonheur la poésie pour me perdre dans une direction inconnue.
Anny Gleyroux-Ducom
(extrait contribution séminaire 2007)
  
Réponse n° 3
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le 22/07/2008 10:40
par GBVachon
visiteur

Ecrire, c’est survivre, mais il y a tant d’autres survies joyeuses. Elles ne s’écrivent pas avec des « mots-éternels », mais avec des sensations, désirs réalisés, défoulements, lâcher-prise.
Surtout, survivre, c’est surmourir, surseoir consciemment, apprendre à flirter gentiment avec la mort. Cette séparation dont nous sommes inséparables (Derrida).
(extrait contribution séminaire 2007)
  
Réponse n° 6
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le 22/07/2008 10:58
par HCohen_Solal
visiteur

Je ne réussis plus à écrire qu’au moment du voir, quand voir, est une chose plus dense qu’à l’ordinaire, dont j’ai envie de me saisir pour m’en débarrasser ou m’en embarrasser au final.

Un long trajet de train dans la neige… Le paysage qui devient horizontal…

J’écris pour mettre à jour, sortir d’un magma de plaisir de voir, d’une jubilation du visible, dans les expos aussi.

J’écris pour supporter de différer mon désir de faire… j’écris, mais personne n’a besoin de lire, même pas moi sauf à feuilleter cela comme un album de photographies, sourire, nostalgie, tristesse.

Avant j’écrivais cela aussi et autre chose. Je n’écris plus autre chose.

L’écriture est trop collée, dans mon expérience, à la jouissance, la peinture en est faite, mais j’en suis décollée, à peine ou suffisamment.

L’écriture est trop collée, dans mon expérience à l’image de soi, la séduction, le malentendu est trop violent, je n’ai pratiquement aucun humour quant à l’effet qu’elle produit sur les autres.
(extrait contribution au séminaire 2007)
  
Réponse n° 8
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le 24/07/2008 22:19
par JeanineChollet
visiteur

Entrer en écriture, c’est ne plus se masser le nombril et s’adresser à un public, si restreint soit-il.
Jeanine Chollet (aphorisme pour séminaire 2007)
  
Réponse n° 9
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le 29/08/2008 09:25
par Peyredolt
visiteur

(en écho à Anny Gleyroux
- contribution n°2)

Ecrire se joue à me tyranniser bientôt
voilà le feu qui émonde et
que sourie en moi son intrusive scène.
M'éprendre à son cou
et palpite et l'allège de mon temps
écarquille son corps à mon obscurité.
À tâtons furieux sablonneux jaillissent
parfois couches minérales ataviques
incrédules de l’abandon
à l’œuvre. Et sens inconnus
  
Réponse n° 10
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le 08/11/2008 15:25
par Leguetteur
visiteur

Moi, de mon côté de la fenêtre, je n'écris pas. Ce qu'il y a là ce ne sont pas des mots. Ce n'est d'ailleurs pas moi qui suis face à la vitre. Je transcris, c'est tout, et c'est si peu comparé à l'immensité de son monde à lui. Les mots n'évoquent rien, les paroles non plus, c'est sa présence qui dit tout.
Il me regarde, je l'écris, vous dis-je, il nous regarde, et il se moque bien de ce qu'on écrit.
 
  
Réponse n° 11
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le 13/11/2008 14:18
par Peyredolt
visiteur

En écho au Guetteur (message n°10)

Je pourrais être celui qui de ce côté-là de la fenêtre, se moque bien de ce qu’on écrit : quatre coups de crayon qui portraiturent, vont droit au but. Le présent, qui prend le temps au vol ? La présence, qui prend le présent par la taille ?…
Pour l’instant, je prends la pose, en apparence, j’ai l’air d’être. J’endosse aussi une posture, une fonction, le temps de la transcription, bien faite mais vite. Je regarde vers l’intérieur, l'orientation de mon cœur, de mon corps : pour la rencontre, la rencontre elle aim’ tant ça !
J’écoute et regarde. Que se passe-t-il de ce côté-ci de la fenêtre ? Voici que tournoient sensations pures résonantes de douleur, à fleur de plaisir. Voilà que s’affichent des perceptions qui ont couleur de vécu, gravées d’expérience insue, agissantes à bas bruit. Oui, celui-ci dit vrai les mots sont loin de sa présence…
De ce côté-là de la fenêtre, je me demande : les mots, ce que tu crois être les mots, ont-ils existé, ont-ils une existence, quelle chance pour eux dans l’avenir ? Qui le pressent ? Que diraient les mots s’ils avaient en plus la présence ? Qui a pouvoir de favoriser la rencontre entre sens et présence ? Qui le fera ?
  
Réponse n° 12
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le 17/11/2008 19:19
par Leguetteur
visiteur

Par delà la fenêtre, dans la cour, il y a tout plein de choses. Des rêves, des hommes, des femmes. Les images sont parfaitement retranscrites. Peut-être bien qu'il n'y a pas de vitre. On ne sait pas. C'est ce qu'il dit, lui, celui qui ne parle pas, celui qui n'a pas besoin de mots, pas besoin de gestes.
Et nous qui le regardons, et qui utilisons du papier pour transmettre des rêves, des hommes, des femmes, nous ne sommes rien. On a beau ouvrir les yeux, il est impossible de rentrer dans les siens.
C'est l'obstination qui nous pousse à écrire, car nous sommes dans l'impuissance de le comprendre.
Les mots ne suffisent pas quand les coeurs s'ouvrent, les mots ne sont pas là quand il regarde la cour.
 
  
Réponse n° 14
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le 25/11/2008 21:25
par solicend
visiteur

L'écrit, ce lâché de ballon ou cette rivière de mots que chacun teinte et irise avec les sèves de son feuillage. Comme une charpente décimée, les phrases se rabotent et affinent leurs rugosité. L'écriture n'est ni plus ni moins qu'une scierie de copeaux et de poussières. L'énergie de ses particules nous habite et se perpétue dans la saga de nos vies. […]
Eric Ferber
extrait d'une contribution au séminaire de 2007.
 
  
Réponse n° 1
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le 22/06/2022 17:45
par Marion
visiteur

Merci pour ce magnifique texte !

  
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