Je ne réussis plus à écrire qu’au moment du voir, quand voir, est une chose plus dense qu’à l’ordinaire, dont j’ai envie de me saisir pour m’en débarrasser ou m’en embarrasser au final.
Un long trajet de train dans la neige
Le paysage qui devient horizontal
J’écris pour mettre à jour, sortir d’un magma de plaisir de voir, d’une jubilation du visible, dans les expos aussi.
J’écris pour supporter de différer mon désir de faire
j’écris, mais personne n’a besoin de lire, même pas moi sauf à feuilleter cela comme un album de photographies, sourire, nostalgie, tristesse.
Avant j’écrivais cela aussi et autre chose. Je n’écris plus autre chose.
L’écriture est trop collée, dans mon expérience, à la jouissance, la peinture en est faite, mais j’en suis décollée, à peine ou suffisamment.
L’écriture est trop collée, dans mon expérience à l’image de soi, la séduction, le malentendu est trop violent, je n’ai pratiquement aucun humour quant à l’effet qu’elle produit sur les autres.
(extrait contribution au séminaire 2007)